Découvertes artistiques

Des images peintes ou gravées et des sculptures  ont été trouvées à travers le monde, dans des grottes où l'uniformité du climat et la noirceur les ont été conservées. En 1994, on découvrait une nouvelle grotte à Combe d'Arc , près de Vallon -Pont-d' Arc, en France, dont les murs sont couverts d'images de rhinocéros, de panthères (un animal encore jamais illustré dans d'autres grottes), de hiboux, de bisons, de chevaux, de mammouths et d'un lion. Cette grotte est presqu'aussi riche iconographiquement que Lascaux, la plus célèbre à date. Au-delà de trois cent grottes ornées d'images ont été découvertes en France. On a aussi découvert de belles grottes en Espagne (Altamira surtout), en Sibérie, en Hongrie, et quelques unes , en Italie. Certaines œuvres tout aussi anciennes ont trouvées en Australie. Les images des grottes rupestres de Tanzanie sont peut-être encore plus anciennes que les précédentes;

certains savants parlent de 40,000 ans avant J.C. Toujours en Afrique du sud, on a trouvé au Napal des œuvres de 26,000 ans.

 

La plupart des sculptures, peintures et gravures rupestres ont été exécutées entre 20,000 et 10,000 ans avant J.C.. Quelques unes datent même de 35'000 ans . Toutes ces œuvres sont le fait de l'homme de Cro-Magnon.

 

Nous ne connaissons pas exactement la raison pour laquelle ces images ont été créées. Selon Leroi-Gourhan, les animaux illustrés n'étaient généralement pas ceux qui étaient le plus chassés (les rennes et les cerfs), ils représentaient des clans symbolisant les forces et les qualités que les humains de l'époque reconnaissaient à ces animaux. En fait, nous supposons que ces images sont une forme d'écriture permettant de garder en mémoire certains faits liés aux clans. Nous pouvons aussi croire que les artistes du temps avaient de réelles préoccupations

esthétiques.

Pour peindre, l'homme préhistorique s'éclairait à l'aide de lampes en argile ou en pierre, remplies de graisse animale, avec des mèches faites de brindilles de genévriers. Ces artistes respectaient la surface en relief de la roche et une rondeur pouvait être choisie comme support, pour souligner la forme du ventre, du dos ou de la tête.

 

Les hommes de la préhistoire utilisaient du charbon pour dessiner , ou encore de l'ocre et d'autres oxydes naturels, fréquemment dilués avec de la graisse animale. Ils étendaient de la couleur en tamponnant et en bouchonnant , créant ainsi des estampes illustrant le silhouettes des bêtes. Occasionnellement, l'artiste du temps utilisait la technique du pochoir pour représenter ses mains: il soufflait la couleur pulvérisée à l'aide d'un petit os évidé.

 

L'homme de la préhistoire devait généralement vivre à côté, ou près de l'entrée de la grotte, où il adossait sa demeure, faite de peaux qui le protégeait du froid et de la neige. Les tentes étaient le plus souvent faites de peaux d'animaux ; leurs «cathédrales» étaient le centre de la grotte , qu'ils n'habitaient pas et dont les images étaient situées loin au centre, parfois à plusieurs kilomètres du point d'entrée.

 

Au alentours de 3000 à 1000 ans avant J.C , l'homme de la préhistoire en Europe a disposé des pierres pesant des centaines de tonnes à des fins religieuses que nous n'avons pas encore toutes identifiées. Ils ont montés des menhirs, des dolmens, par milliers. On en trouve en Angleterre, en Hollande, en France, en Espagne, etc. L'ensemble le plus célèbre est celui de Stonehenge en Angleterre. Les pierres debout de Stonehenge, placées en rond, avaient une fonction astronomique et sans doute , sacrée. Plusieurs dolmens sont décorés de motifs qui ont certainement une signification que nous ignorons encore aujourd'hui.

Sculptures préhistoriques

Les grottes étaient ornées de gravures, de dessins, de peintures et recelaient aussi d'autres merveilles: de petites sculptures faites en bois, en pierre ou en os. C'est sans doute par souci religieux, doublé d'un sens esthétique qui semble faire partie de l'humanité, que l'homme de Cro-Magnon sculpte personnages et animaux. Il semble qu'il y ait un avantage de taille à faire des sculptures : celles-ci-, petites et légères, peuvent se transporter. Si les grottes sont les cathédrales de l'homme préhistorique, les petites sculptures sont les amulettes que ces tribus de chasseurs pouvaient transporter avec eux lorsqu'ils se déplaçaient bien que nous soupçonnons qu'ils revenaient périodiquement au lieu sacré de la grotte.

 

Certaines sculptures sont des bas-reliefs, tel la Bison d'Ariège, travaillé à même le roc. Tout comme les peintures et les gravures , ces œuvres sacrées demeurent prisonnières de leur lieu de culte. Cependant certains reliefs exécutés sur des os pouvaient être transportés.

 

D'autres sculptures sont des rondes-bosses, que l'on peut observer de tous côtés, tel le Cheval de Vogelherd qui date de 32000 ans. On peut dater les œuvres et les squelettes que l'on trouve grâce à l'utilisation du Carbone-14: en mesurant les éléments radioactifs qui subsistent dans les charbons et les os des couches archéologiques, on peut les dater de façon assez précise.

 

Bien que nous ayons trouvé des représentations de têtes humaines gravées assez rares, et souvent «bestialisées»

nous avons découvert peu de portraits . Le plus célèbre que nous ayons jamais trouvé est sculpté dans une défense de mammouth. Ces défenses, ainsi que les os des rennes , étaient des matériaux appréciés des sculpteurs préhistoriques. Le portrait de la Dame de Brassempouy , qui date d'à peu près vingt milles ans est le plus ancien visage féminin de l'humanité. La sculpture de cette jeune femme au menton fon, avec les cheveux couverts d'une résille , très stylisée (d'ailleurs la bouche n'est pas esquissée ), à peine le double d'un dé à coudre.

 

 

 

 

Les vénus préhistoriques

Les figures humaines mâles sont rares à l'époque de la préhistoire. Lorsqu'elles apparaissent , elles sont souvent représentées vêtues de peaux de bêtes ou encore «bestialisées»: nous les appelons les sorciers. Plus rarement , ces figures mâles représentent des chasseurs dont la plus célèbre est ce chasseur blessé, tombé devant sa proie, que l'on observe dans la grotte de Lascaux.

 

La très grande majorité des petites sculptures humaines représentent des femmes très stylisées. Les têtes ne comptent guère; elles sont même souvent absentes , ou encore peu élaborées. Ce qui compte, ce sont les seins, les fesses et le ventre, généralement énormes. Les femmes grasses étaient-elles considérées plus belles que les autres?

Certes, elles avaient plus de chance de survivre avec ces réserves de graisse . Nous les appelons les «Vénus» car nous croyons qu'elles avaient un rôle mythique et sacré. De toute façon, n'oublions pas qu'à travers le temps, les femmes grasses ont souvent été considérées comme étant plus belles que les moins bien nanties physiquement.

 

Ces «Vénus» généreuses devaient sans doute représenter la fertilité à cette époque où l'homme n'avait sans doute pas fait le lien entre l'action de copuler et la naissance qui suivait longtemps après. C'est le soleil, l'eau, ou mieux, la déesse -mère (la terre) qu'on croyait responsable de la fertilité, combien importante, des femmes de la préhistoire. L'être humain ne découvrira le rôle du père qu'au moment où il s'intéressera à l'élevage. Dès lors, les dieux seront préférés  aux déesses et le patriarcat apparaîtra.

 

Arrêtons -nous à quelques unes de ces Vénus. Dans la grotte de Laugerie-Basse, la Femme au renne montre une femme enceinte, allongée sur le dos, assez réaliste, aux pieds d'un animal (renne? bison?) qui est peut-être le symbole du clan.

 

La Vénus de Grimaldi, 20000 ans avant J.C , nous apparait enceinte. La Vénus de Willendorf, qui date de 26000 ans avant J.C. , est la plus célèbre des Vénus de la préhistoire. Elle n'est pas enceinte mais ses rondeurs sont glorifiées. Elle porte en elle tous les symboles de la fertilité, de la richesse de la terre et des espoirs de la tribu. Elle est peut-être une représentation de la déesse-mère Où une amulette encourageant la fertilité

 

L'iconographie égyptienne

Le climat chaud et sec de l'Égypte a grandement contribué à conserver l'architecture des temples, plusieurs fois millénaires.Leurs bas-reliefs, comme les tombes entièrement décorées sont en partie dépouillées de leurs trésors:

les voleurs existaient il y a quatre mille ans.

Les Égyptiens d'avant J.C. croyaient en plusieurs dieux. Les temples qu'ils construisaient étaient toujours des hommages du pharaon et de son peuple, via leurs prêtres, aux dieux ou aux déesses que  l'on souhaitait honorer.

Les temples, composées d'une grande quantité de hautes colonnes, sont très sombres quand les toits n,ont pas été détruits par le temps. Entre la colonne et le support du toit, on observe trois types de chapiteaux, dont les formes sont puisées dans la végétation:

-les palmiformes qui rappellent la forme des palmes

-les papyroformes qui rappellent la forme du papyrus

-les lotiformes qui rappellent la forme du lotus

 

Les temples sont rarement isolés. En général, ils font partie d,un ensemble architectural qui regroupe plusieurs temples, avec des allées de sculptures d'animaux-dieux, de sphinx, de béliers, de lionnes, etc.qui mènent au centre

de la grande place ou on observe fréquemment une grande obélisque, couverte d'hiéroglyphes (écriture égyptienne)

 

Les côtés des temples sont entièrement décorés de bas-reliefs et de reliefs en creux , qui illustrent la plupart du temps des scènes ou un dieu (ou déesse) rencontre le pharaon, lequel est souvent accompagné de son épouse. On

reconnaît un dieu ou une déesse au fait que leur tête soit toujours surmontée d'un disque . Ce disque, le soleil Râ, confère leur divinité. Certains pharaons ont aussi un disque sur la tête , car le pharaon qui était le roi, le chef, était considéré. divin. Les pharaons ont toujours sur la tête une couronne; celle de la Haute-Égypte, celle de la Basse-Égypte, ou les deux lorsqu'ils régnaient sur les deux Égyptes, celle du Nord et celle du Sud. La Haute-Égypte est celle

du sud , d'ou vient le Nil.

 

Certains motifs égyptiens sont porteurs de sens sacrés très importants pour les gens de cette époque: on les retrouve tant sur les temples que dans le fond des tombeaux, sur les sarcophages et les bijoux il y a :

-le scarabée: symbole de l'éternel recommencement

-le cercle rond du soleil: le plus fréquent de tous, représentant un des dieux les plus puissants et indiquant que celui qui le porte est un dieu

-l'oeil sacré : qui vient du mythe de la bataille divine du dieu Horus avec son frère, lequel a blessé Horus à l'oeil;

cet oeil sacré symbolise la lumière divine prisonnière de la matière: l'oeil est le site de l'âme, laquelle a en elle le pouvoir de se libérer

-la barque sacré: qui a le pouvoir de permettre le passage de la vie à la mort

-le noeud: appelé Ankh, la clé de la vie, qui exprime la vie. Le thème de la Vie est omniprésent dans l'ancienne Égypte, tout comme la Mort:dieux et pharaons sont souvent représentés avec le  «ankh» à la main, l'offrant en «donnant la vie».

Les artistes égyptiens pouvaient tous avoir un style artistique différent, mais ils étaient obligés de représenter certains personnages et certains éléments selon une tradition prédéterminée à laquelle ils ne pouvaient apporter aucune modification. Par exemple, dans les peintures et les bas-reliefs, les visages des personnages et des animaux sont toujours représentés de profil: l'oeil et les épaules sont toujours représentés de face: le sjambes et les pieds sont toujours représentés de profil. De plus, lorsqu'on présente de très petits personnages à côté d,autres grands, c'est qu'ils représentent des gens «moins importants».

 

Dans les tombeaux de pharaons et de notables de l'Égypte antique on retrouve , outre des images peintes ou gravées sur les murs qui racontent la vie du défunt, beaucoup de textes tracés avec l'écriture dessinée: les hiéroglyphes. Les textes étaient sacrés, ou biographiques.

Les Égyptiens étaient des gens très civilisés, bons guerriers et très religieux.

 

De tout temps, l'homme tient à communiquer avec ses semblables. Que ce soit en Égypte antique , en Chine antique, le moyen que l'homme choisi pour écrire est souvent le «dessin». Pour se faire comprendre, il utilise des «pictogrammes» (images gravées).

Nous croyons que la première écriture date de 3200 ans avant notre ère  (il y a donc 5200 ans). La plus ancienne écriture nous vient de la Mésopotamie. Nous nommons cette écriture le «cunéiforme», des dessins stylisés.

 

Des pictogrammes mésopotamiens et des premiers pictogrammes égyptiens, qui utilisaient des choses simples sans trop de nuances pour expliquer des idées complexes ou abstraites, l'homme progressa. En Égypte, le scribe utilisaient des phonogrammes (image qui annonce un son ), des idéogrammes (image qui représente une idée), et des déterminatifs (signes placés à la fin d'un mot qui indiquent dans quelle class3e ce mot doit être rangé, le mal ou le bien par exemple).

 

¸Beaucoup d'images qui symbolisaient telle ou telle chose devinrent des sons et plus souvent des idéogrammes.

Le scarabée symbole de «devenir, venir à l'existence», peut à un moment donné prendre le sens de : «advenu».

Cette facon d'écrire avec des hiéroglyphes est donc tr`s difficile à décoder, à lire. Ce n'est pas sans raison que Champollion, a pris des années et des années de travail , à déchiffrer un pareil langage. En fait les Mayas du Mexique qui utilisaient eux aussi des hiéroglyphes  (différents) pour écrire, possédaient un système encore plus compliqué ayant des phonogrammes et des idéogrammes.

 

Quand les hiéroglyphes sont contenus dans un «cartouche» (rectangle en hauteur avec coins arrondis). c'est qu'ils indiquent le nom d'un pharaon, d'un dieu ou d'une personne.

 

Il est intéressant de remarquer que les images peintes ou gravées étaient soit alignées, soit étagées. Plus une image avait d'étages, plus elle englobait de durée dans le temps: les référents au temps présent était inscrits en bas, et plus on montait dans l'image, plus on se référait à l'avenir.Certaines de ces fresques égyptiennes sont les ancêtres de nos BD actuelles.